1500 ans d’Histoire

Le nom de Plourivo vient de l’ancien breton « ploe » (paroisse) et peut-être du nom de saint « Rivou », auquel était dédiée une chapelle près du Bourblanc. Il s’agit d’une ancienne paroisse qui comprenait non seulement le territoire actuel de Plourivo, mais aussi ceux d’Yvias et de Kerfot.

La paroisse de Plourivo, bien que n’étant pas desservie par l’abbaye de Beauport, est mentionnée dès 1205 dans les Chartes de cette abbaye qui y possédait de nombreux biens. En 1205, Conan frère cadet d’Alain d’Avaugour fondateur de Beauport, fit don à l’abbaye des dîmes de Plourivo (qui seront perçues à la douzième gerbe jusqu’en 1790) ainsi que de deux moulins et deux pêcheries. En 1250, Rivallon fils de Conan offre aux prémontrés son domaine de Villa Aufredi qui deviendra Castel Auffret.
Certains noms de parcelles, tels que Douar-Manach (terre du moine) ou Douar-Nabat (terre de l’abbé), marquent l’influence de l’abbaye à Plourivo. Au XIVème siècle la paroisse de Plourivo passe dans la juridiction seigneuriale des Rohan, héritiers des Penthièvre-Avaugour, et y restera jusqu’au XVIIème siècle.

Par un acte de 1577, Louis de Rohan consent à Jehan Chef-du-Bois l’afféagement de divers bois et landes en la paroisse de Plourivo et d’Yvias. En 1624, Louis de Rohan cède les droits de châtellenie, juridiction, haute, moyenne et basse justice, prééminences et droits honorifiques en la paroisse de Plourivo (Plourivou), Kermaria et Saint-Jehan à Yves Roquel, président du parlement de Bretagne et seigneur de Bourblanc. La seigneurie du Bourblanc devient alors la seigneurie la plus importante de la paroisse.

En 1748, la seigneurie du Bourblanc est rachetée par un négociant armateur de Paimpol, Jean Armez (1704-1786) . Avec ses fils Nicolas et Louis Marie, son petit-fils Charles et son arrière-petit-fils Louis, la famille Armez est restée à la tête de la paroisse puis de la commune depuis 1748 jusqu’en 1917 !
L’ancienne paroisse de Plourivo dépendait, comme aujourd’hui, de l’évêché et du ressort de Saint-Brieuc. Plourivo élit sa première municipalité le 31 janvier 1790.

Affaire Seznec

Plourivo est fréquemment connue par le biais d’une affaire judiciaire qui fait grand bruit depuis un siècle. Il s’agit de l’affaire Seznec. En effet, le disparu, Pierre Quémeneur, conseiller général dans le Finistère, était durant la première guerre
mondiale propriétaire du manoir de Traou Nez. Il était question que ce manoir, assorti de 90 hectares de bois, soit vendu à Guillaume Seznec, lui-même propriétaire d’une scierie à Morlaix (29). Les deux hommes se lancent cependant dans un autre projet : la revente après-guerre de voitures laissées à Brest par l’armée américaine. C’est semble-t-il au cours de la conduite d’un véhicule vers Paris que Quémeneur disparait sans laisser de trace. Seznec sera accusé et condamné au bagne, bien qu’il ait toujours clamé son innocence. La recherche du corps de Quémeneur a connu un épisode dans les bois de Penhoat, dont se souviennent les plus anciens habitants. Mais le mystère reste profond.

Aujourd’hui, le manoir de Traou Nez peine à se défaire de son surnom de “Maison Seznec”. Il est pourtant devenu un pôle d’éducation à l’environnement baptisé “Maison de l’Estuaire”.

Bibliographie indicative

Jules Le Chapelain : "Les Croix de Plourivo", Journal de Paimpol 1907. Olivier Pagès : "Croix et calvaires du Goëlo maritime", p. 163-168 et 255-264. Nicole Chouteau : "Plourivo", Société d’émulation des Côtes-du-Nord, Mémoires de l’année 1984. Annie-Claude Ballini : "Nicolas Armez, un bleu des Côtes-du-Nord", 1990. Annie-Claude Ballini : "La bataille de Plourivo, mythe ou réalité", Société d’émulation des Côtes-du-Nord, 1994. Le patrimoine des communes des Côtes-d’Armor, éditions Flohic, 1998, p. 802-805.